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Zoom sur le projet franco-belge PROTECOW

Élevage laitier. Entre 2017 et 2020, ce projet a étudié les leviers pour améliorer la performance des élevages laitiers tout en limitant l’utilisation de soja importé. Lise Boulet du Centre wallon de recherches agronomiques était récemment l’invitée de Sommet international de l’innovation agricole.

Pendant quatre ans, le projet PROTECOW a assuré un suivi technico-économique d’un groupe de 18 éleveurs laitiers franco-belges, dont un tiers d’agriculteurs français. Rationnement, performances laitières, efficience et autonomie alimentaire ou encore marges brutes : plusieurs paramètres ont été passés à la loupe. En ligne de mire, une question essentielle :  comment être performant économiquement tout en limitant l’apport de soja importé par litre de lait produit ?

La spécificité du projet ?  « France et Belgique utilisent deux unités différentes pour le rationnement des vaches laitières, explique Lise Boulet du Centre wallon de recherches agronomiques, l’un des cinq partenaires PROTECOW*. Et il n’existe pas d’équivalence stricte. Pour mieux comprendre les différences de performances en fonction des pratiques et techniques mises en place dans les élevages et non plus de ces unités, un fichier commun d’analyse des rations (besoin et valeur alimentaire) a été créé. D’autres critères ont également été utilisés pour apprécier la qualité du fourrage.« 

Neuf leviers ont été identifiés au niveau des fourrages et des concentrés, avec une approche sur les coproduits. Le groupe d’éleveurs en a retenu deux. D’abord, la récolte précoce du fourrage, stade deux nœuds.  Objectif : améliorer la valeur alimentaire des fourrages et diminuer la consommation de concentrés. Second levier utilisé : l’ajustement des quantités de concentrés pour renforcer l’efficience alimentaire et obtenir une meilleure efficacité du concentré.

Quid de « l’effet PROTECOW » sur les performances économiques ? « On note une amélioration des marges brutes (MB) aux 1000 litres de lait : entre plus 24% et 33% selon les régions, indique Lise Boulet.  Au sein du groupe de 18 éleveurs, l’écart sur MB entre le quart supérieur et le quart inférieur s’est sensiblement réduit, passant de 78€/1000 l en début de projet, à 45€/1000l en fin de projet, le tout sans diminution des volumes de lait. En tout, 24 500€ ont été économisés entre les éleveurs juste en mettant en place ces deux leviers techniques au sein de leur exploitation. »

Autre bénéfice constaté : une meilleure efficacité du concentré utilisé pour un litre de lait. Les raisons ? « La qualité et la quantité du fourrage récolté, un meilleur équilibre de la ration en énergie et protéines, et l’ajustement du concentré de production pour les plus hautes productrices. »

* Les partenaires français : Avenir Conseil élevage et l’Idele.

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Ecouter en podcast.

GénoCellules® : une solution innovante pour mieux maîtriser la qualité du lait

Élevage. Cette solution de génotypage détermine la responsabilité cellulaire de chaque vache dans le lait de tank et leur index respectif. GénoCellules® s’intéresse aussi aux petits ruminants et bovins viande. Deux exposés étaient récemment au menu du Sommet international de l’innovation agricole, notre partenaire.

Trois ans et demi après son lancement en France, GénoCellules® part déjà à la conquête de l’international. Et pour cause : cette solution innovante de génotypage est capable de « compter des cellules somatiques individuelles des vaches laitières par le génotypage du lait de tank ».

« Un simple échantillon de lait de 25 ml suffit pour déterminer la responsabilité cellulaire de chaque femelle dans le tank, précise Yoann Gandais, responsable GénoCellules®. »  Autrement et plus simplement dit : l’outil aide l’éleveur laitier à repérer plus rapidement les « vaches à cellules », à mieux maîtriser la qualité de son lait et ainsi à limiter les pénalités, entre autres. Un seul prérequis : génotyper chaque animal contributeur.  « Il faut compter entre 30 et 35 € par animal, un tarif divisé par quatre en dix ans. »

Un service régulier

Toutes les deux à quatre semaines, l’éleveur réalise lui-même ce prélèvement dans le lait de tank et un transporteur dédié vient le récupérer directement dans l’exploitation, direction le laboratoire pour analyser la quantité de cellules de chaque vache laitière. « On peut alors déterminer la numération cellulaire via le poids de lait collecté par femelle. En plus de dire qu’une femelle est responsable à 10 % de la contamination du lait de tank, on peut indiquer qu’elle produit, par exemple, 850 000 cellules. »

Ce service sera prochainement proposé de façon hebdomadaire. Objectifs : détecter plus rapidement les mammites sub-cliniques, améliorer la prise en charge en début d’infection pour une meilleure guérison et ainsi réduire la pression infectieuse sur le cheptel.

Grâce à sa technologie, GénoCellules® accompagne l’éleveur dans la gestion du renouvellement de son troupeau en lui délivrant l’index de toutes ses femelles. Il connaît ainsi précisément la valeur génétique de chacune d’entre elles.

Perspectives internationales

En 2021, la solution s’exporte. Depuis juin en Allemagne et à partir de novembre au Royaume Uni.  Avec cette ouverture à l’international, GénoCellules® a dû modifier son approche car la taille des troupeaux est souvent supérieure. L’éleveur a davantage besoin de connaître la responsabilité cellulaire des dix ou vingt animaux les plus contributeurs dans le tank.

« Notre question était de savoir si notre solution pouvait fonctionner sur ces grands troupeaux avec la densité de puces à génotyper que nous utilisions jusqu’alors», explique Jean-Bernard Davière, responsable Recherche, développement et innovation chez Seenovia (Groupe Seenergi). 

Et la réponse est oui ! « On a mélangé plusieurs échantillons de tank que nos clients français nous avaient envoyés. Et ça fonctionne. On retrouve l’ADN de 1200 vaches dont le lait est dans le tank de façon proportionnelle à leur responsabilité cellulaire. »

Après les vaches laitières, la solution est testée actuellement sur les chèvres et les brebis laitières. Les premiers résultats sont concluants. Idem du côté des bovins viande où le génotypage sert à l’indexation des animaux.

« Aujourd’hui, le génotypage des bovins viande est essentiellement utilisé sur les mâles reproducteurs ou en service, moins pour les femelles, déplore Jean-Bernard Davière. C’est dommage car il a de multiples intérêts pour le cheptel allaitant comme celui de déterminer les statuts sur les gênes de l’ataxie (charolais). L’indexation des femelles contribue à faciliter les vêlages, la croissance des animaux, à mieux comprendre leurs aptitudes maternelles, ou bien encore à vérifier la comptabilité génétique et certification des parentés bovines. En résumé, GénoCellules® va aider l’éleveur a choisir les taureaux les mieux adaptés et à trier les femelles. »

Le génotypage, c’est quoi ?

En élevage, il s’agit d’une technique permettant à l’aide d’une puce à génotyper d’obtenir la carte génétique de chaque femelle d’un troupeau. La puce est placée dans le cartilage (oreille), le bulbe d’un poil, le sang ou le lait. 48 000 marqueurs sont identifiés. Cette action se réalise une seule fois dans la vie de l’animal, dès sa naissance si on le souhaite.

Revoir en vidéo Une solution innovante de détection des « vaches à cellules », avec Yoann Gandais, responsable GénoCellules®
Revoir en vidéo GénoCellules® : c’est quoi la suite ?, avec Jean-Bernard Davière, responsable Recherche-Développement et innovation , Groupe Seenovia

Le mois de l’élevage démarre mardi 15 juin

Jusqu’au 13 juillet, une douzaine de conférences et exposés sont consacrés à l’élevage. Dont un Rallye Allaitant, le 24 juin à la ferme des Etablières. La totalité des rendez-vous est disponible en ligne, en replay et podcast.

Lancement ce mardi 15 juin d’un mois 100 % élevage, co-construit avec Agri Startup Summit, Bovins Croissance, la Chambre d’agriculture et la ferme expérimentale des Etablières.

Les premiers rendez-vous en ligne

  • Mardi 15 juin, 11h30. GénoCellules® : la solution innovante de détection des  » vaches à cellules » avec Yoann Landais, responsable GénoCellules®. 12h.  « GénoCellules® :  c’est quoi la suite ? » Avec Jean-Bernard Davière, responsable recherche et développement, Seenovia, Groupe Seenergi.
  • Jeudi 17 juin, 11h30. Comment être performant économiquement avec moins de tourteau de soja importé ? Résultats du projet PROTECOW. Avec Lise Boulet Chargée de projet au Centre wallon de recherches agronomiques
  • Mardi 22 juin, 11h30, La génétique, un outil pour améliorer le comportement et le bien-être des poules pondeuses avec Thierry Burlot, directeur R&D branche poule pondeuse chez Grimaud.
  • Jeudi 24 juin. 11h30. Étude prospective sur la production de volailles de chair en Pays de la Loire à l’horizon 2030 par Nicolas Rouault de la chambre d’agriculture Pays de la Loire*.

La totalité de ces rendez-vous sera disponible en vidéo sur Youtube et en podcast.

Un Rallye de l’élevage allaitant le 24 juin

Jeudi 24 juin, une demi-journée consacrée à l’élevage allaitant sera proposée aux éleveurs et professionnels de l’élevage bovin viande. L’événement, en présentiel, est co-construit avec Bovins Croissance (qui tiendra son assemblée générale, le même jour en matinée), la chambre d’agriculture Pays de la Loire et l’équipe de ferme expérimentale des Etablières, cette demi-journée s’intègre à la thématique Elevage de ce mois de juin qui succède à l’agriculture biologique.

Au programme, dès 14h, deux conférences (Alternatives à la paille et génétique), quatre ateliers sur des essais en cours ou finis à la ferme expérimentale et des stands d’entreprises agricoles. Plus d’infos dans la Vendée agricole du vendredi 11 juin.

Diffusions en ligne

A partir du 29 juin, retrouvez en vidéo et podcast [LM1] les conférences et ateliers enregistrés lors du Rallye de l’élevage allaitant, jeudi 24 juin, à la ferme des Etablières. Deux seront diffusés la semaine prochaine.

Mardi 29 juin, 11h30. L’entreprise Valdéfis partagera son expertise sur les valorisations possibles du bois de Bocage, les haies et les déchets verts dans les litières animales et délivrera quelques conseils pour utiliser ces matériaux dont le pouvoir absorbant et stabilisant est supérieur à la paille.

Place ensuite au projet Arbovie. Ce projet rassemble la ferme expérimentale des Etablières et plusieurs exploitations bovines de la région. Ensemble, ils travaillent sur les différentes facettes de l’arbre qui peuvent être bénéfiques à l’agriculture, notamment l’utilisation du bois comme litière alternative à la paille. La chambre d’agriculture expliquera ensuite comment prendre en compte les alternatives à la paille dans la construction d’un bâtiment. La table ronde s’achèvera sur le témoignage du responsable troupeau de la ferme expérimentale des Etablières sur la gestion des logettes en troupeau allaitant.

Les quatre ateliers sur des essais en cours ou à venir à la ferme expérimentale des Etablières seront diffusés les 6 et 2 juillet à partir de 11h30.

Vendée – Un rallye de l’élevage allaitant à la ferme des Etablières

Jeudi 24 juin, les éleveurs allaitants ont rendez-vous à la ferme des Etablières pour participer au rallye élevage allaitant. Présentation des deux conférences et quatre ateliers.  

Co-construite avec Bovins Croissance (qui tiendra son assemblée générale, le même jour en matinée), la chambre d’agriculture Pays de la Loire et l’équipe de ferme expérimentale des Etablières, cette demi-journée s’intègre à la thématique Élevage du mois de juin du Sommet international de l’innovation agricole.

Au programme de ce Rallye de l’élevage allaitant, dès 14h, deux conférences (Alternatives à la paille et génétique), quatre ateliers sur des essais en cours ou finis à la ferme expérimentale des Etablières et des stands d’entreprises agricoles.

Deux conférences

  • Mardi 29 juin, 11h30. L’entreprise Valdéfis partagera son expertise sur les valorisations possibles du bois de Bocage, les haies et les déchets verts dans les litières animales et délivrera quelques conseils pour utiliser ces matériaux dont le pouvoir absorbant et stabilisant est supérieur à la paille. Place ensuite au projet Arbovie. Ce projet rassemble la ferme expérimentale des Etablières et plusieurs exploitations bovines de la région. Ensemble, ils travaillent sur les différentes facettes de l’arbre qui peuvent être bénéfiques à l’agriculture, notamment l’utilisation du bois comme litière alternative à la paille. La chambre d’agriculture expliquera ensuite comment prendre en compte les alternatives à la paille dans la construction d’un bâtiment. La table ronde s’achèvera sur le témoignage du responsable troupeau de la ferme expérimentale des Etablières sur la gestion des logettes en troupeau allaitant.
  • Jeudi 1er juillet, 11h30. Génétique : de nouveaux index pour la conduite de vos troupeaux.  La récolte des données post-sevrage de croissance, de morphologie, de production et de reproduction va permettre aux races allaitantes de bénéficier de nouveaux index pour affiner la conduite du troupeau femelles. 

Quatre ateliers

La ferme expérimentale des Etablières avec d’autres partenaires, animeront quatre ateliers en simultané et à quatre reprises : à 14 h, 15 h, 15h30 et 16h30. Les thématiques sont les suivantes.

  • JB TOAST

Un process nommé « toastage », consistant à chauffer les protéagineux, permettrait d’améliorer la faible dégradabilité des protéines dans l’intestin des bovins, ce qui limite leurs valorisations par les animaux. Le toastage est réalisable en élevage ce qui permet de préserver l’aspect local de l’aliment distribué aux animaux.

Ainsi, un essai sera mis en place à la ferme expérimentale des Etablières afin de tester l’impact du toastage des protéagineux (féverole et pois) sur les performances zootechniques de jeunes bovins charolais en engraissement. Les éleveurs des groupes Geda de Vendée seront également impliqués tout au long du projet à travers plusieurs journées thématiques allant de l’agronomie jusqu’à la valorisation animale des protéagineux (résultats de l’essai).

  • GREEN FEED 

Le système GreenFeed permet de quantifier le méthane émis par plusieurs catégories de bovins viande Charolais alimentés avec plusieurs rations caractéristiques de celles rencontrées en Vendée, d’établir des valeurs de référence et d’initier des pistes d’amélioration pour réduire les émissions. 

  • PERSI-FLEUR

L’objectif de ce projet est d’évaluer comment l’éleveur peut agir sur le persillé des viandes en jouant sur la conduite alimentaire des animaux en finition et la décision d’abattage, Il s’agira également de mesurer les incidences des leviers potentiels identifiés pour augmenter le persillé, sur les autres critères indispensables à considérer, en particulier l’efficience alimentaire tant dans un objectif économique qu’environnemental ou encore sociétal. 

Les résultats obtenus permettront d’accompagner la stratégie de l’interprofession de la montée en gamme au travers des viandes label, dont la signature est précisément d’offrir aux consommateurs des viandes aux qualités organoleptiques supérieures et pourraient être intégrés dans les cahiers des charges « Label Rouge » par exemple, très bien représentés dans la région Pays de la Loire.

  • Prairies : autonomies et sécurité fourragère

Depuis plusieurs années, la chambre d’agriculture Pays de la Loire et ses groupes de travail travaillent pour améliorer la solidité des mélanges fourragers et les techniques d’implantation des prairies. Nous aborderons ces possibilités et les bénéfices qu’ils apportent.

La ferme expérimentale réalise tous ses semis de prairies sous couverts depuis 2018 avec plusieurs mélanges de couverts et réalise cette technique depuis 2015 en grande parcelle. Nous vous proposerons de partager les réussites et les limites de ces techniques tout en répondant à vos questionnements sur ce vaste domaine.

Comme toutes les autres cultures, l’herbe se cultive et se conduit pour être performante. Elle peut contribuer à solidifier et rendre plus autonome en protéines. Ces évolutions contribueront à rendre le système plus résilient face aux aléas climatiques et plus autonome tant sur la quantité que la qualité.  C’est bon pour l’élevage pour l’éleveur et son environnement.

Diffusions en ligne du 29 juin à 13 juillet.

Couvrir les sols pour préserver leur fertilité

Agriculture biologique.  Les couverts végétaux sont un bon outil pour améliorer le fonctionnement du sol, facteur clé de la réussite des cultures en bio.

Pour clore sa thématique consacrée à l’agriculture bio, Tech’Elevage en partenariat avec le Sommet international de l’innovation agricole s’est intéressé récemment aux multiples intérêts agronomiques des couverts végétaux.

« Ils captent des éléments en profondeur, comme l’azote, pour les rendre disponibles à la culture suivante, rappelle Virginie Riou de la chambre d’agriculture Pays de la LoireL’introduction de légumineuses rend le système plus en autonome en azote. De même, en intégrant des espèces que l’on n’a pas dans son assolement, les couverts sont une source de biodiversité. Abris pour les auxiliaires, ils concurrencent les adventices par leur développement et sont une protection contre l’érosion des sols et le ruissellement. »

Réussir l’implantation du couvert

Comment alors avoir un engrais vert bien développé ?  « Il doit avoir une biomasse minimum, comprise entre trois et cinq tonnes de matières sèches, répond Thomas Queniet du Civam Bio 53. Il faut donner du soin à cet engrais vert comme si c’était une culture. »

Semer dans de bonnes conditions, avec ce qu’il faut d’humidité, est donc crucial pour le bon développement de la plante. « Fertilisez le couvert végétal pour optimiser son développement et ainsi lui permettre de mieux remplir son rôle de couvert et de compétition des adventices ou encore de mieux capter les éléments nutritionnels », conseille Thomas Queniet.

Pour une bonne implantation, sans trop de « mauvaises herbes », il convient également de travailler le sol. « Si on sème l’engrais vert avec des adventices, il aura du mal à se développer rapidement. »

Enfin, pour avoir une couverture optimale, semez généreusement et optez pour un couvert végétal multi-espèces. « Au minimum quatre : une céréale, une légumineuse, une crucifère et un joker, précise Thomas Queniet. Il y aura ainsi une complémentarité en termes de racines ou parties aériennes. »

Les impacts sur le sol

Grâce aux couverts végétaux, on peut nourrir tous les organismes vivants présents dans le sol tout au long de l’année, et notamment entre des intercultures courtes, par exemple entre deux céréales.

« A partir du 15 juin, quand la céréale commence à rentrer en sénescence, les racines ne fonctionnent plus jusqu’à la culture suivante, explique Virginie Riou. Pendant trois mois, il n’y a plus aucune racine en place. Or, au niveau du système racinaire, on a tout un tas de libération de carbone, de sucre, d’énergie pour les organismes vivants. Et s’il n’y a pas de racines vivantes dans le sol, le sol ne fonctionne pas et ne peut pas nourrir cette vie du sol. »

D’où l’intérêt de développer les intercultures et d’intensifier les couverts végétaux tout au long de sa campagne, notamment lors des intercultures courtes estivales. « Au cours de cette période, on va pouvoir capter une forte quantité de carbone. Et en matière de captation de carbone, un jour au mois de juillet équivaut à quatre jours au mois d’octobre. Il faut donc intensifier les couverts végétaux sur cette période-là », souligne Virginie Riou.

Que faire ensuite de ces déchets verts ? « Rouleau faca, broyage, travail du sol, il existe différentes modalités, indique Thomas Queniet. Ce qui est important, c’est de bien l’anticiper pour éviter de se laisser déborder, surprendre. Quand on met de l’engrais vert, on doit déjà savoir quand et comment le détruire. »

Pour revoir en replay ou écouter en podcast :

Biosave : des solutions pour fabriquer engrais et insecticide bio

Agriculture biologique.  En valorisant ainsi les déchets agricoles, la startup ivoirienne Biosave porte un projet autant environnemental que sociétal, améliorant le revenu des agriculteurs et créant de l’emploi pour les femmes. Jeanne Armelle Koan était récemment l’invitée du Sommet international de l’innovation agricole.

En Côte d’Ivoire, 60 % des agriculteurs vivent avec moins de 50 € par mois. La majorité ne savent pas lire et surdosent les engrais chimiques, détériorant leurs terres nourricières. La première solution de fabrication d’engrais bio développée par Biosave s’adresse à eux. Engagée dans une démarche de développement durable, le projet de la jeune entreprise innovante a été salué lors du concours Agreen Startup du Sara 2019.

« Pour un hectare, ils dépensent entre 70 et 90 € rien qu’en engrais, explique Jeanne Armelle Konan, co-fondatrice de la startup. C’est sans compter l’achat des semences et d’insecticide. Notre application, interactive et développée en langue locale, les guide étape par étape, pour recycler leurs déchets agricoles et les transformer en compost de qualité pour leurs cultures. »

Le résultat ? En utilisant cet engrais bio, ils augmentent leurs rendements et leurs revenus, tout en améliorant la qualité des sols.

Un engrais à base de cabosses de cacao

La deuxième solution de Biosave s’attaque aux déchets de cacao, un véritable fléau pour les planteurs. Avec 2,4 millions de tonnes de fèves de cacao vendues chaque année, la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. Cela représente 15 millions de tonnes de déchets de cabosses qui jonchent le sol des plantations.

« Ces déchets favorisent la prolifération de certaines maladies sur les cultures et nécessitent leur destruction totale, faute de remède, indique Jeanne Armelle Konan. C’est une perte financière énorme pour les cultivateurs. »

Biosave leur propose d’utiliser un engrais bio, adapté à la culture cacaoyère. Ce mélange se compose évidemment de déchets de cabosses, mais aussi de son de riz et de fiente animale. « Ce recyclage est source d’emploi pour les femmes du pays car ce sont elles qui ramassent ces cabosses et produisent l’engrais au sein de notre bio-fabrique », précise Jeanne Armelle Konan.

La PME ivoirienne accompagne également les agriculteurs dans la fabrication artisanale d’insecticide bio, à partir de produits locaux tels que l’ail ou le piment.

« Avec ce projet, on voulait avoir un impact autant environnemental que social et proposer un engrais moins coûteux. » Objectif atteint. A ce jour, 400 agriculteurs ivoiriens utilisent l’application de Biosave. Seul frein à son développement : l’accès à internet et à un smartphone pour les agriculteurs les plus pauvres.

 Contact : biosave.ci@gmail.com

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