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Lilou Rabillé a été désignée comme la première jeune présentatrice des races viande bovine à Tech’Elevage

« J’étais dans ma bulle, seule avec ma bête, avec une bonne adrénaline! ». Quand Lilou Rabillé, 15 ans, raconte son expérience du ring, y’a pas d’blabla, juste du plaisir. Le 17 novembre, l’adolescente a défilé devant le public de Tech’Elevage avec Pinky, vache de race blonde d’Aquitaine d’un éleveur qui participait au concours.

Lilou a été désignée comme « la » jeune présentatrice en bovin viande de cette dixième édition du salon yonnais. « Bon…j’étais la seule à y participer! »,dit très vite Lilou qui n’a pas l’intention de s’autocongratuler.

Peu importe, voilà une étape franchie pour l’adolescente, « fille et petite-fille d’éleveurs de blondes d’Aquitaine », à Curzon. « On est des amoureux des blondes, comme on dit chez les éleveurs », glisse Lilou comme intronisée dans cette communauté. Elle a goûté à la bonne ambiance des rendez-vous des éleveurs où « tout le monde s’entraide, c’est joyeux… plus on grandit, plus on est intégré à tout ça », se réjouit Lilou en y repensant.

Evidemment, dans cet univers-là, la bonde « c’est la plus belle des races, même si une charolaise bien coiffée, c’est beau aussi! », concède l’adolescente. Bien placée devant Pinky, l’apprentie éleveuse a été attentive au rythme de l’animal, lui « parlant tranquillement pour l’apaiser »: « doucement, c’est bien ».

« C’est une belle expérience pour les jeunes, ils s’habituent à s’exprimer en public », commente le papa de Lilou, Fabien Rabillé, qui y voit aussi l’occasion de « démontrer que la relève du métier est bien là ».

Étudiante à la MFR de Venansault, en Seconde, sur la voie d’un bac CGEA, Lilou sait désormais qu’elle veut devenir agricultrice, éleveuse d’allaitantes donc. En stages, elle a quand même tenté l’expérience laitière. « J’adore vraiment ce contact rapproché avec les vaches durant la traite, leur calme mais… une race à viande c’est quand même plus impressionnant, j’aime ces musculatures bien dessinées ».

Lilou s’exerce au dressage

À l’été 2021, Lilou a participé à l’Interrégional de Lezay (79) en présentant Ronald, un petit taurillon préparé par Fabien. Depuis quelque temps, elle donne un coup de main à son papa pour le dressage des animaux quand il s’agit de les promener pour leur apprendre à marcher au pas. Ce que préfère la jeune fille est de « nettoyer et shampooiner les bêtes », s’étonne toujours le paternel habitué des concours. « Lilou doit encore renforcer sa confiance, apprendre à gérer sa peur », reconnaît Fabien.

Il faut dire que sa fille aînée garde en mémoire un mauvais épisode: une jeune vache a voulu la bousculer. Ironie du sort, la fameuse fougueuse s’appelle Lilou. « C’est même moi qui l’avais baptisée comme ça », regrette l’adolescente restée méfiante même si on lui répète que cette vache-là a le même tempérament qu’elle. « II paraît que j’ai le caractère des Rabillé! », rétorque Lilou, plutôt fière d’ailleurs du pedigree. « Tête de mule, ferme dans mes idées », se dépeint-elle. « Moi je trouve que c’est une qualité », acquiesce Fabien, même si son aînée a toujours dit qu’elle « ne s’installerait pas avec son père!… » Lui jurait du même destin à son âge, préférant travailler seul mais jamais trop loin du cœur familial.

Au Salon International de Paris, le clan Rabillé devrait inscrire deux animaux, s’ils passent le cap des présélections. Le cas échéant, Lilou sera peut-être du voyage à condition que cette semaine-là ne soit pas celle de ses cours à la MFR. Alors l’expérience aura forcément du caractère!