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Régis Guibert, co-président de la section bovine de la FDSEA Vendée, fait le point sur la vente des femelles bouchères 2020.

Une vente des femelles bouchères réussie mais…

Entretien. Cinquante femelles bouchères vendues lors de Tech’Elevage 2020 : Régis Guibert, co-président de la section bovine de la FDSEA Vendée, est satisfait. Son seul bémol : la frilosité de quelques GMS.

>> Pouvez-vous nous rappeler l’importance de la vente des femelles bouchères, organisée habituellement à Tech’Élevage ?

Régis Guibert. Cette vente des femelles bouchères existait avant Tech’Elevage dans le cadre du concours charolais départemental. Depuis une dizaine d’années, au moment des fêtes de fin d’année, elle valorise le travail des éleveurs vendéens dont les animaux ont un niveau de finition en viande de grande qualité. Les bonnes années, une soixantaine de femelles bouchères sont vendues à une quinzaine de bouchers vendéens.

Pour ces acheteurs, essentiellement des GMS*, la remise des plaques est l’occasion de montrer aux consommateurs leur lien avec une filière bovine locale de qualité. La loi Egalim les oblige à vendre 40% de leur viande bovine en label Rouge. Or, nos femelles bouchères sont toutes certifiées label rouge. C’est une belle opportunité pour les GMS.

>> Le contexte sanitaire a bousculé l’organisation de ce temps fort. Comment les éleveurs vendéens se sont-ils adaptés ?

Fin octobre, conscients que cette vente des femelles bouchères risquait d’être compromise dans sa forme habituelle, les éleveurs ont souhaité se mobiliser autrement. Chaque président des races a donc sélectionné un certain nombre d’animaux pour une vente à distance. On y retrouve une dizaine de blonde d’Aquitaine, autant de limousines et de parthenaises, et une trentaine de charolaises, soit un volume similaire aux années précédentes.

Habituellement, les bêtes sont triées par section d’âge. Puis un jury décide de l’ordre de classement dans chaque section et attribue des plaques spécifiques. Or, cette année, il était impossible de se regrouper pour faire ces distinctions.

Les présidents de race et la section bovine de la FDSEA Vendée ont ainsi fait le choix de faire une plaque unique, sans classement et avec la mention : « Sélection Tech’élevage 2020 ».  Parallèlement, la section bovine a contacté directement les enseignes par téléphone. La relation de confiance construite au fil des années nous a permis de réussir cette vente si particulière.

>>  Le bilan est donc positif ? Les magasins ont-ils maintenu au même niveau leur soutien aux éleveurs ?

Dans l’ensemble, les GMS ont joué le jeu avec une cinquantaine de femelles bouchères achetées à ce jour. Oui, la vente est réussie. Mais nous (la section bovine) aurions été pleinement satisfaits si la totalité des animaux avaient été vendus. Là, une dizaine sont toujours disponibles.

Nous avons senti une réticence de la part de certaines GMS – des petites enseignes surtout -, incertaines du comportement de leurs clients par rapport à ces fêtes de fin d’années. Vont-ils continuer à se faire plaisir avec une viande d’exception ? Les réveillons vont-ils avoir lieu ? C’est dommage, car la viande de cette année est de très haut de gamme et les éleveurs se sont fortement mobilisés depuis deux mois.

En 2021, le potentiel de femelles bouchères devrait être similaire. Pour pérenniser cette vente, la section bovine envisage de chercher de nouveaux acheteurs en dehors des réseaux habituels, du côté des boucheries artisanales. En attendant, vous pouvez retrouver les photos des femelles bouchères de cette édition 2020 dans un album Facebook dédié sur la page de Tech’Élevage.

*Des magasins U pour la majorité, quelques Leclerc et le Carrefour de La Roche-sur-Yon.