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Bâtiments agricoles : investir pour accentuer leur résilience énergétique

Réduire sa consommation énergétique est l’un des piliers de la ferme à énergie positive. Comment ?  Réponse dans ce dernier rendez-vous “énergie” organisé en partenariat avec le Sommet international de l’innovation agricole.

Acte I de la ferme à énergie positive : limiter sa consommation d’énergie, notamment celle de ses bâtiments. Premières actions simples pour atteindre cet objectif : ventiler et isoler. « Au niveau d’une salle de traite, il y a pas mal de choses à faire dans ce sens, explique Philippe Rocheteau, conseiller bâtiment à la chambre d’agriculture Pays de la Loire. Par exemple, ventiler et isoler correctement la laiterie, assurer la ventilation du condenseur du tank, isoler les chauffe-eaux ou les canalisations de distribution d’eau chaude. On peut aussi placer un couvercle sur le bac de lavage, positionner les systèmes de production d’eau chaude au plus près des points d’utilisation ou isoler le bac de lavage de l’installation de traite. » 

Et pour aller plus loin, d’autres investissements judicieux sont à prévoir. En élevage laitier, un pré-refroidisseur et un récupérateur de chaleur au niveau du tank à lait permettent de réaliser des économies substantielles (lire notre édition du 22 octobre). « Vous pouvez aussi utiliser des pompes à vide à débit variable, complète Philippe Rocheteau. L’économie représente environ 40 % de la consommation du bloc traite. Investir dans un chauffe-eau thermodynamique, qui utilise de l’air chaud pour chauffer l’eau est aussi une bonne piste. »

Ce qu’il faut également savoir, c’est que la mécanisation du raclage est primordiale. « Pour un nombre de passages identiques, les racleurs hydrauliques consomment 30 % de plus qu’un racleur à chaîne et 60 % de plus qu’un racleur à corde. Privilégiez ces deux derniers équipements dans les filières de raclage adaptées (fumier mou, lisier). »

Autre conseil : « Faîtes en sorte que vos bâtiments laitiers, allaitants, nurserie, engraissements… soient conçus pour fonctionner naturellement sans outil et équipement électrique pour ventiler. La mise en place d’extracteurs, ventilateurs ou brasseurs viendra s’ajouter ultérieurement si besoin. »

La réflexion sur la conception des bâtiments est essentielle. Optimisez la ventilation naturelle des bâtiments non dynamiques grâce à des parois ventilantes partielles (les bardages claire-voie sont préférables au bac acier), parois mobiles (filets, bâches rétractables…). Enfin, il faut toujours extraire naturellement les gaz et l’humidité des bâtiments à l’aide de faîtières ouvertes et cheminées. 

Concernant la lumière dans vos bâtiments, recherchez l’éclairement naturel des bâtiments en journée via des rideaux translucides ou des fenêtres. Pour le reste, la technologie LED permet de faire de réelles économies tout en offrant un éclairage puissant et optimal.


Vos bâtiments consomment désormais moins d’électricité. Vous pouvez maintenant vous intéresser au second pilier de la ferme à énergie positive : la production d’énergie. « Les agriculteurs portant des projets de construction ou rénovation, intègrent souvent le photovoltaïque dans leur réflexion, souligne Philippe Rocheteau. Même si le prix de vente de l’électricité baisse, l’équilibre financier peut être acceptable dans certaines situations et nous pouvons en évaluer l’intérêt. »

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