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Ferme à énergie positive : un sujet d’actualité plein d’avenir !

Conférence. Identifier les bonnes pratiques ou investir pour réduire sa facture, produire des énergies renouvelables et en consommer :  quatre intervenants font le tour des différents leviers.

La ferme à énergie positive repose sur trois grands principes : réduire ses consommations d’énergie, la récupérer et en produire. Mardi dernier, lors d’une conférence en ligne, quatre experts ou témoins ont décrypté ce concept d’avenir déjà bien ancré dans la réalité.

 « Avant même de réduire sa consommation, la première étape est de savoir combien on consomme pour ensuite axer ses bonnes pratiques sur les postes les plus consommateurs. souligne Thomas Huneau, responsable de la ferme expérimentale de Derval. Dès 2010, on s’est posé cette question autour du bloc traite. » Un automate a donc régulièrement mesuré les différents postes.

Le résultat ? « Le tank à lait est le poste le plus consommateur et représente 50 % des consommations, suivi par le robot de traite et le chauffe-eau », rapporte Thomas Huneau. Pour faire des économies au niveau du tank, deux pistes ont été testées : un bon nettoyage et une bonne ventilation. « Globalement, sans avoir eu besoin d’investir sauf du temps, la consommation électrique du tank a baissé d’un tiers. »

Pour économiser davantage, la ferme expérimentale a ensuite investi dans les groupe « froid ». Le pré-refroidisseur (en amont du tank) a permis de réduire la consommation du tank de 40 % et le récupérateur de chaleur a fait baisser celle du chauffe-eau de 70 à 90%.

Troisième levier testé : un tank nouvelle génération. Doté d’une technologie numérique capable de doser le froid nécessaire au lait, il a pour ambition de réduire de 70 % la consommation d’énergie du bloc traite.

Autre piste pour faire baisser la facture : les énergies renouvelables. « L’agriculture produit 20 % des énergies renouvelables en France, indique Stéphane Boireau, chef du service Énergie – Économie circulaire à la chambre d’agriculture Pays de la Loire. Elle représente 13% de la production photovoltaïque, 26 % de la production de méthane et même 87% de la production du biocarburant ! »

Autoconsommation et innovations

Avec le solaire, le bois énergie, la méthanisation est ainsi l’un des chemins possibles vers la ferme à énergie positive. A Derval, depuis 2018, la ferme expérimentale fournit son lisier et fumier à Agri Méthane. Cette unité de méthanisation par cogénération (450 KW) fonctionne grâce à 20 000 tonnes de déchets (55% agricoles, 45 % industriels).  La chaleur produite alimente le lycée agricole Saint-Clair et le centre aquatique de la communauté de communes Châteaubriand – Derval situés à 2,5km seulement. « J’ai tout de suite vu l’intérêt de ce projet de territoire, témoigne Christian Perraud, agriculteur actionnaire de la SAS. Le digestat améliore la fertilisation de mes terres, optimise le rendement et permet de rallonger la durée du pâturage. »

Et demain, à quoi ressemblera la ferme à énergie positive ? La gazéification, nouvelle filière en complément de la méthanisation, semble prometteuse. « Il faut développer l’autoconsommation des énergies renouvelables, complète Stéphane Boireau. Cela existe déjà pour le photovoltaïque. En agriculture, 75 % de la consommation énergétique est liée à des produits pétroliers dont 50% servent pour le fonctionnement des engins agricoles. La solution pour changer la donne ? Faire basculer la flotte d’automoteurs vers des tracteurs électriques ou au biométhane. »

Revoir la conférence en vidéo

A réécouter en podcast.