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Solenat lance les premiers services environnementaux

Solenat, association créée par des agriculteurs des Pays de la Loire, vient de signer son premier partenariat pour la compensation carbone.

Valoriser la séquestration de carbone par les haies

Solenat, nouvelle association créée par des agriculteurs des Pays de la Loire, vient de s’engager dans un programme de compensation carbone sur cinq ans avec une entreprise de distribution d’emballages pour les métiers de bouche, MB Pack.

L’objectif est de compenser les émissions de gaz à effet de serre des véhicules de la société par la séquestration de carbone dans les haies de plusieurs exploitations agricoles.

Concrètement pour les agriculteurs engagés, cela consiste à réaliser un diagnostic des haies et un plan de gestion durable. Ce dernier prévoit les interventions à réaliser sur l’ensemble du linéaire de haies: plantations, taille, regarnissage. En contrepartie, ils perçoivent une rémunération en fonction des quantités de carbone stocké. L’association Solenat réalise l’accompagnement des agriculteurs, le suivi, et en rend compte à l’entreprise. Ce premier partenariat porte sur une quantité de 45 tonnes de carbone par an, et est voué à être reproduit avec d’autres entreprises régionales. 

SOLENAT MBPACK INFOGRAPHIE

Cette démarche appelée carbocage s’inscrit dans le cadre de la méthode haies, qui vient d’obtenir la labellisation bas carbone par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire. Elle permet d’améliorer la gestion des haies, de quantifier le carbone stocké par des haies gérées durablement, et de vendre des crédits carbone à des entreprises souhaitant compenser leurs émissions au prix de 80€/T.

Cela n’est pas incompatible avec l’exploitation des haies : même si une partie des résidus de taille sont exportés, la haie stocke du carbone dans les racines, les feuilles qui sont restituées au sol. C’est cette quantité de carbone qui est évaluée et rémunérée sur 5 ans (renouvelables).

« Nous sommes convaincus que les entreprises doivent être des acteurs du changement, martèle Laurent Lemarchand, co-dirigeant de MBPack. Pour nous, cela signifie maîtriser l’impact de nos produits. Nous avons réduit les déplacements de nos commerciaux, et avec ce projet nous allons compenser les émissions. Nous consacrons chaque année 25 000€ à des projets environnementaux. La méthode carbocage nous intéresse car elle apporte des solutions localement, cela fait sens pour nos salariés. Et la labellisation bas carbone apporte la crédibilité du dispositif.  »

L’agriculture source de solutions

« L’agriculture a des solutions à apporter pour les enjeux de la biodiversité, du climat, de la qualité de l’eau », explique Michel Dauton, président de Solenat. Nous avons créé Solenat pour organiser le lien entre les agriculteurs, les entreprises et les collectivités, de façon à valoriser économiquement ces services apportés à l’environnement. Aujourd’hui, nous signons un premier partenariat sur la gestion des haies. En parallèle nous accompagnons plus de 150 éleveurs bovins dans la démarche Carbon Agri en lien avec France Carbon Agri.»

Le conseil régional aux côtés de Solenat

« Le changement climatique doit être au cœur des politiques agricoles, économiques et des collectivités, complète Laurent Gérault, conseiller régional en charge de la transition énergétique et de l’environnement. Ce projet s’inscrit pleinement dans cette démarche, et dans l’objectif bas carbone de la région à horizon 2040. Ce projet sur les haies, en particulier, permet d’intervenir à la fois sur le changement climatique, sur la biodiversité liée aux haies et la préservation de l’eau. La méthode est innovante car elle crée du lien entre les acteurs du territoire : entreprises, agriculteurs, collectivités. »

Le bocage au cœur du système d’élevage: l’exemple mayennais

Christophe Bouvet, premier agriculteur engagé dans le projet C.arbogage.

Eleveur de blondes d’aquitaine à Evron (53), sur 170 ha , Christophe Bouvet vient d’engager les 13 km de haies de l’exploitation dans un plan de gestion durable. La majorité du parcellaire est en pâtures, l’exploitation a su intégrer l’arbre à son système et pérenniser ce lien entre bocage et élevage.

Plusieurs bonnes pratiques sont déjà mises en œuvre : non-brûlage des résidus de taille, création d’arbres têtards. L’état des lieux réalisé avec le conseiller de la chambre d’agriculture, et le plan de gestion (c’est-à-dire la programmation des interventions d’entretien) vont permettre d’optimiser et de valoriser économiquement le stockage de carbone par les haies.

« Notre élevage est fortement lié au bocage, nos animaux sont 8 mois dehors. Ce contrat va nous donner le coup de pouce financier pour nous aider à gérer au mieux les haies, dont l’entretien nécessite environ 100 heures de travail par an. Le faire avec une entreprise locale donne encore plus de sens à cette démarche. »

Des opportunités de rémunération des services environnementaux

L’association a été créée en mai 2020 par la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire, la FRSEA des Pays de la Loire, les Jeunes Agriculteurs des Pays de la Loire, et les cinq FDSEA de la région. Elle a pour objectif de rémunérer des services environnementaux fournis par les exploitants agricoles. 

Les services environnementaux sont rendus par une activité humaine, qui utilise les fonctions écologiques d’un écosystème, pour maintenir, améliorer, restaurer l’environnement. 

Concernant le climat, les deux premiers projets portent sur la séquestration de carbone par les haies, et sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre par les élevages bovins, dans le cadre de la méthode Carbon Agri. Ce projet consiste à accompagner et rémunérer des groupes d’éleveurs pour les progrès réalisés sur cinq ans en termes d’émissions.

Quant à la biodiversité, un travail est engagé sur des pratiques visant à préserver les pollinisateurs. Concrètement cela consiste à mettre en place des mélanges de végétaux qui fournissent des ressources alimentaires aux insectes pendant des périodes creuses : jachères mellifères, couverts d’interculture, etc. 

Enfin, la mise en place de prestations environnementales pour qualité de l’eau est en cours d’expérimentation par la chambre d’agriculture sur une dizaine de territoires ciblés dans la région. A l’issue de ce travail, Solenat pourra accompagner des pratiques et aménagements favorables à la qualité de l’eau qui auront été retenues, sur des financements privés, publics et/ou de collectivités.

Les recherches de mécènes sont en cours, pour proposer des contrats aux agriculteurs ligériens courant 2021.

Une vidéo de la conférence de presse sera prochainement en ligne sur www.solenat.fr