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Le B.A.BA des certifications environnementales

Conférence. Parcours carbone, haute valeur environnementale (HVE) ou paiement pour services environnementaux (PSE) : quatre experts et témoins posent les bases de ces certifications et en précisent les enjeux lors de ce rendez-vous organisé en partenariat avec le Sommet international de l’innovation agricole.

Les agriculteurs subissent de plus en plus les effets du dérèglement climatique. Produire de façon durable tout en respectant les attentes sociétales et les réglementations se révèle un véritable défi. Pour les accompagner sur ce chemin de la résilience, différentes certifications environnementales existent.

Le parcours bas carbone

La stratégie nationale bas carbone vise la neutralité carbone en 2050. Pour arriver à cette neutralité, toute émission de gaz à effet de serre (GES) doit être compensée par des puits de carbone (prairie, haies, arbres…).

En agriculture et sylviculture, seconds pourvoyeurs de GES après les transports, l’objectif est de passer de 86 millions de tonnes d’émissions brutes à 48 millions. Dans cette optique, les élus de la Région Pays de la Loire ont initié en 2018 un parcours bas carbone à destination des éleveurs laitiers et allaitants. Trois dispositifs existent.

« La Ferme bas carbone prévoit de réduire les émissions de GES à l’échelle régionale d’ici 2025 : de – 20 % en bovin lait et de -15% en bovin viande », explique Jérôme Pineau, responsable Carbone au sein de la chambre d’agriculture Pays de la Loire.

Second levier : l’association France Carbon Agri. A ce jour, cette structure agrégatrice de carbone aide 196 éleveurs ligériens à vendre leurs crédits Carbone sur le marché national à un prix rémunérateur.

A cela s’ajoute un troisième dispositif : les Bons diagnostics Carbone, à destination des jeunes installés depuis moins de cinq ans, toutes filières confondues. « Ces trois dispositifs ont en commun de proposer un diagnostic initial GES sur l’exploitation, de favoriser la biodiversité et le stockage carbone à travers un plan d’actions et de formations. »

Haute valeur environnementale

Initiée en 2012, la certification HVE se développe fortement depuis 2018 suite aux États généraux de l’alimentation et de la loi EGAlim. La certification HVE, c’est la promesse d’une « agriculture vertueuse qui intègre et développe la biodiversité dans la conduite d’exploitation, limite au maximum les intrants pour une agriculture plus autonome et respectueuse des sols. » *

A ce jour, 1500 exploitations ligériennes sont certifiées HVE. « Nous formons les agriculteurs pour les aider à se préparer sereinement à cette certification, indique Alain Treton de la chambre d’agriculture Pays de la Loire. La seconde étape, c’est un audit de l’exploitation. Ensuite, place à un suivi annuel des différents indicateurs avec un accompagnement technique pour sécuriser et renforcer leur engagement HVE. »

Des services environnementaux rémunérés

Les PSE ou paiements pour services environnementaux sont un outil innovant au service de la transition écologique et en faveur des écosystèmes locaux. L’agence de l’eau Loire-Bretagne a retenu sur sa zone 28 dispositifs pour la période 2021-2026 dont celui de la communauté de communes du Pays de Pouzauges. Quinze agriculteurs y participent.

« Nous avons décidé d’expérimenter ces PSE autour du maintien de l’élevage pour plusieurs raisons, explique François Papin, conseiller environnement au sein de la collectivité. Préserver l’élevage, c’est stocker du carbone. C’est entretenir le paysage, préserver la biodiversité et les ressources en eau et c’est aussi apporter de la cohérence à notre projet de territoire. »
« Maintenir l’élevage, c’est aussi vouloir maintenir des actifs, complète Dominique Blanchard, vice-président du Pays de Pouzauges en charge de la transition agricole et écologique. Or, aujourd’hui, on manque de jeunes pour s’installer. Vu les difficultés, le métier ne fait plus envie. Ces PSE arrivent donc au bon moment et vont pourvoir rémunérer au juste prix les agriculteurs pour les services rendus en faveur de l’environnement et de l’intérêt général. »

* Source : Association nationale pour le développement de la Haute valeur environnementale.

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