bandeau_pub

Couvrir les sols pour préserver leur fertilité

Agriculture biologique.  Les couverts végétaux sont un bon outil pour améliorer le fonctionnement du sol, facteur clé de la réussite des cultures en bio.

Pour clore sa thématique consacrée à l’agriculture bio, Tech’Elevage en partenariat avec le Sommet international de l’innovation agricole s’est intéressé récemment aux multiples intérêts agronomiques des couverts végétaux.

« Ils captent des éléments en profondeur, comme l’azote, pour les rendre disponibles à la culture suivante, rappelle Virginie Riou de la chambre d’agriculture Pays de la LoireL’introduction de légumineuses rend le système plus en autonome en azote. De même, en intégrant des espèces que l’on n’a pas dans son assolement, les couverts sont une source de biodiversité. Abris pour les auxiliaires, ils concurrencent les adventices par leur développement et sont une protection contre l’érosion des sols et le ruissellement. »

Réussir l’implantation du couvert

Comment alors avoir un engrais vert bien développé ?  « Il doit avoir une biomasse minimum, comprise entre trois et cinq tonnes de matières sèches, répond Thomas Queniet du Civam Bio 53. Il faut donner du soin à cet engrais vert comme si c’était une culture. »

Semer dans de bonnes conditions, avec ce qu’il faut d’humidité, est donc crucial pour le bon développement de la plante. « Fertilisez le couvert végétal pour optimiser son développement et ainsi lui permettre de mieux remplir son rôle de couvert et de compétition des adventices ou encore de mieux capter les éléments nutritionnels », conseille Thomas Queniet.

Pour une bonne implantation, sans trop de « mauvaises herbes », il convient également de travailler le sol. « Si on sème l’engrais vert avec des adventices, il aura du mal à se développer rapidement. »

Enfin, pour avoir une couverture optimale, semez généreusement et optez pour un couvert végétal multi-espèces. « Au minimum quatre : une céréale, une légumineuse, une crucifère et un joker, précise Thomas Queniet. Il y aura ainsi une complémentarité en termes de racines ou parties aériennes. »

Les impacts sur le sol

Grâce aux couverts végétaux, on peut nourrir tous les organismes vivants présents dans le sol tout au long de l’année, et notamment entre des intercultures courtes, par exemple entre deux céréales.

« A partir du 15 juin, quand la céréale commence à rentrer en sénescence, les racines ne fonctionnent plus jusqu’à la culture suivante, explique Virginie Riou. Pendant trois mois, il n’y a plus aucune racine en place. Or, au niveau du système racinaire, on a tout un tas de libération de carbone, de sucre, d’énergie pour les organismes vivants. Et s’il n’y a pas de racines vivantes dans le sol, le sol ne fonctionne pas et ne peut pas nourrir cette vie du sol. »

D’où l’intérêt de développer les intercultures et d’intensifier les couverts végétaux tout au long de sa campagne, notamment lors des intercultures courtes estivales. « Au cours de cette période, on va pouvoir capter une forte quantité de carbone. Et en matière de captation de carbone, un jour au mois de juillet équivaut à quatre jours au mois d’octobre. Il faut donc intensifier les couverts végétaux sur cette période-là », souligne Virginie Riou.

Que faire ensuite de ces déchets verts ? « Rouleau faca, broyage, travail du sol, il existe différentes modalités, indique Thomas Queniet. Ce qui est important, c’est de bien l’anticiper pour éviter de se laisser déborder, surprendre. Quand on met de l’engrais vert, on doit déjà savoir quand et comment le détruire. »

Pour revoir en replay ou écouter en podcast :