Climat : l’agriculture apporteuse de solutions
Cette première conférence Climat, organisée en partenariat avec le Sommet international de l’innovation agricole (ex. Agri Startup Summit), a eu lieu mardi 19 janvier 2021. Au cœur des échanges : les leviers pour réduire son empreinte carbone.
Les agriculteurs, responsables de leurs émissions, sont les premiers touchés par le changement climatique. Très tôt, ils ont donc été sensibles à toutes les actions visant à réduire leurs impacts négatifs sur le climat.
« Au sein des exploitations, de nombreuses solutions existent, notamment au niveau des intrants, rappelle Sarah Colombié, consultante Innovation, Climat, Air et environnement au sein de la Chambre d’agriculture Pays de la Loire. Ainsi, plus j’achète mes aliments et mes engrais, plus j’ai un impact négatif sur l’environnement et le climat. En revanche, si je gagne en autonomie fourragère et alimentaire, si j’arrive à mieux gérer mes effluents d’élevage et à acheter moins d’engrais, je réduis cet impact. De même, si j’isole et ventile mieux mes bâtiments j’améliore le bien-être de mes animaux, je réduis ma facture énergétique et mon empreinte climatique. »
Parmi tous ces leviers, le stockage de carbone.
« L’agriculture et la forêt sont les seules à pouvoir le faire, souligne Sarah Colombié. Les plantes ont effet l’avantage de capter le CO2 dans l’air pour le mettre dans le sol et dans les plantes de façon durable. Tout ce qui peut être fait pour améliorer la conservation des sols, leur fertilisation, mais aussi la gestion des prairies et des pâturages va dont être essentiels. »
Le label bas-carbone a par exemple pour objectif d’aider à la mise en place de projets de décarbonisation, en permettant aux acteurs du changement climatique – les agriculteurs en l’occurrence, de capter une rémunération.
Le ministère de la Transition écologique et solidaire a ainsi missionné Jacques Portalier, expert Transports – climat pour promouvoir ce dispositif en régions mais aussi pour mieux connaître les attentes des territoires. Et l’envie est là ! « Depuis trois-quatre mois, on note une très forte accélération, aussi bien du côté des porteurs de projets que de celui des financeurs : c’est le bon moment pour concrétiser ses projets bas-carbone. » Jacques Portalier reviendra en détails sur le label bas-carbone dans un exposé, diffusé mardi 26 janvier.
Pour les accompagner, les agriculteurs peuvent également compter sur le soutien de la jeune association ligérienne Solenat. « Nous les connectons aux services existants, explique Michel Dauton, son président. Nous faisons le lien avec les entreprises qui souhaitent accompagner cette lutte contre le changement climatique, via leur plan RSE (responsabilité sociétale des entreprises) ou du mécénat. Nous veillons à ce que ces actions monétisables soient bien accompagnées. »
Carbon Agri et Carbocage
Dès 2015, le groupe Banque Postale s’est engagé dans des actions bas-carbone. « Très tôt, nous avons eu l’ambition de réduire activement notre empreinte carbone, explique Nicholas Vantreese, responsable RSE. Nous avons alors cherché des projets à haute valeur environnementale (HVE)… Depuis cinq ans, en Pays de la Loire, nous avons participé au financement d’une ferme laitière bas-carbone, à des actions de préservations des nappes phréatiques, des projets forestiers… »
Les éleveurs disposent de deux autres leviers. Depuis 2019, ils peuvent s’appuyer sur Carbon Agri, une méthode de calcul de la réduction de l’empreinte carbone des élevages. Quant au dispositif Carbocage, financé par l’Ademe*, il vise à quantifier le carbone stocké dans les haies via un plan de gestion durable sur 15 ans. La Banque Postale est partie prenante de ce projet : en 2018, le groupe a signé une convention avec les Chambres d’agriculture Pays de la Loire et Bretagne.
« Ces actions sont vertueuses au-delà de la question du changement climatique, conclut Michel Dauton Elles montrent tout ce que l’agriculture peut apporter à la société et recréent ainsi du lien. »
* Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie.
