bandeau_pub

Agri FarmLab : la confrontation au terrain, une phase critique de développement

Sommet international de l’innovation agricole. Retour d’expériences : quatrième et dernière conférence autour du premier dispositif d’accompagnement des solutions agricoles innovantes.

« Mettre l’utilisateur final au cœur de l’innovation, c’est la clé du succès. » S’en priver, c’est risquer de passer à côtés des besoins du terrain, ou du moins de rester approximatif. Agri FarmLab, premier dispositif d’accompagnement des solutions agricoles innovantes, permet d’éviter cet écueil.

« La qualité du réseau et des partenaires Agri FarmLab, c’est clairement une force », reconnaît Mathieu Godet, fondateur de Baoba, l’une des cinq PME sélectionnées*par Agri FarmLab en juin 2019.

Aller au-delà des usages classiques

Sa solution s’adresse aux polyculteurs éleveurs. Son principe ? Avoir toute l’exploitation dans sa poche pour piloter aussi bien son troupeau que ses parcelles. De ce socle est née l’envie de mieux gérer la partie pâturage. La dotation de 20 000 € reçue via Agri FarmLab, dans le cadre du programme européen Smart Agri Hubs, a servi au développement de cette fonctionnalité.

Ce que constate très rapidement Mathieu Godet lors de cette confrontation au terrain, ce qu’il n’existe pas une mais des pratiques de gestion des pâturages. « Les approches des éleveurs sont assez différentes. Certains enregistrent les hauteurs d’herbes, d’autres le niveau de biomasse, etc. Dès la phase de conception, nous avons pu adapter notre solution pour aller au-delà des usages classiques et intégrer la vision d’éleveurs pionniers. Baoba s’adresse à tous les modes de gestion de pâturage via un seul outil. »

Même constat pour Thierry Corbière, co-fondateur et gérant d’Advansee, un dispositif de suivi de ravageurs (insectes) à l’échelle d’un territoire.

« Agri FarmLab nous a permis d’être confronté à une réalité terrain que nous n’avions pas imaginée ou à peine survolée. Nous avons pu valider des concepts, et surtout expérimenter à des échelles assez larges des produits, des mises en œuvre ou encore l’exploitation de données. Par exemple, nous avons rapidement constaté que nous n’étions pas capables de reconnaître tous les insectes importants ».  

Pour y remédier, Advansee a pu s’appuyer sur les expertises techniques du Cea Tech** et d’Images & Réseaux**, ou sur les liens tissés avec la Chambre d’agriculture Pays de la Loire**, bien avant Agri FarmLab.

« Sans AgriFarmLab, cela n’aurait pas été possible »

« Dans le cadre de la modernisation du Bulletin Santé du Végétal (BSV), nous avions voulu mettre en place des pièges connectés, explique Adeline Chastrusse, conseillère agronomie au sein de la Chambre. Lauréat Agri FarmLab, Thierry Corbière est naturellement revenu nous voir pour être mis en relation avec notre réseau d’observateurs multipartenaires composé de conseillers, techniciens et de quelques agriculteurs. Après avoir ciblé ensemble les couples « bio agresseur/culture » à étudier, Advansee a pu déployer assez facilement ses pièges connectés pour des tests grandeur nature. »

« Aujourd’hui, nous avons atteint nos objectifs, indique Thierry Corbière. Advansee est capable de prévoir et suivre l’émergence des insectes sur un grand territoire grâce à la centralisation des données ou de fournir des cartographies d’émergences sur ce territoire. Sans Agri FarmLab, cela n’aurait jamais pu être possible. »

Un dispositif plein d’avenir

Le premier chapitre Agri FarmLab s’est écrit dans le cadre de Smart Agri Hubs. Quatre mois après la fin du programme européen, quatre des cinq partenaires souhaitent poursuivre l’aventure***.  L’ambition de cette nouvelle formule en cours de construction ? Rester ancrer en Pays de la Loire, avec une fenêtre ouverte sur l’Europe et, bien évidemment, être au service de l’agriculture innovante.

« L’’intérêt d’Agri FarmLab pour les PME et les agriculteurs est une évidence, souligne Brice Guyau, agriculteur et gérant d’Inf’Agri85, en conclusion des tables-rondes. Ce dispositif doit perdurer.  En France comme en Europe, il y a aujourd’hui beaucoup d’Agri FarmLab, ces lieux de réflexions et d’apports pour les agriculteurs. En plus d’accompagner les PME, Agri FarmLab devrait être un lieu de centralisation pour divulguer tout ce qui se fait ici ou ailleurs. Cela permettrait aux agriculteurs de bénéficier des progrès nécessaires pour le développement économique, social et environnemental que nous souhaitons tous. »

« Dans tous ces dossiers Recherches et innovations, il faut à la fois prendre en compte le besoin du terrain, la relation agriculteur / numérique et la présence de l’Europe, sans oublier tout ce qui se met en place dans la Région, en l’occurrence le réseau des Technocampus, complète Lydie Bernard, vice-présidente à la région Pays de la Loire, en charge de l’agriculture. Leur diversité (robotique, alimentation, digitale) est une vraie force qui doit enrichir notre réflexion. »

* My Bacchus, Mobiprotect, Aptimiz, Baoba et Advansee.
** Les autres partenaires fondateurs d’Agri FarmLab sont Végépolys Valley et Inf’Agri85.
*** Tous sauf le Cea Tech.

Article à retrouver dans la Vendée agricole du 9 avril 2021.
Conférence à revoir sur Youtube et à réécouter en podcast.